2. Le BIM: ce qu’il faut savoir

2.1 Définitions et principes du BIM

Le BIM, Building Information Modeling ou « Modélisation des informations de la construction » vise à simplifier la conception, la réalisation et l’exploitation d’un projet de construction ou de rénovation. Il s’agit à la fois d’une « technologie et des processus associés pour produire, communiquer et analyser des modèles de construction » (Eastman, 2011).

La norme ISO 29481-1:2016 le définit ainsi : « l’utilisation d’une représentation numérique partagée d’un objet construit pour faciliter les processus de conception, de construction et d’exploitation de manière à constituer une base fiable permettant les prises de décision ».

Concrètement, par le biais de la modélisation et la visualisation d’un bâtiment en 3D sous formes d’un catalogue d’objets positionnés dans l’espace et décrits par leurs propriétés, il s’agit de créer une maquette numérique qui supporte :

  • La génération de géométraux (plans, coupes, façades) et de vues sans « redessin »
  • L’automatisation des différentes mesures et la génération de quantitatifs.
  • La confrontation à d’autres maquettes (ex. lors de la combinaison des maquettes Architecture et Ingénierie) pour la vérification de leur concordance.

L’ajout d’informations de différentes natures et par couches successives, s’apparente communément à de nouvelles « dimensions » venant s’ajouter à la 3D :

  • La 4D (ajout des temps de mise en œuvre) pour assister la Planification
  • La 5D pour la gestion des quantitatifs et des couts associés (ajout des prix)
  • La 6D pour la gestion des aménagements et des biens (ajout des gammes de maintenance)
  • Etc.1

L’utilisation de la maquette numérique n’élimine pas la production et l’échange d’autres documents. La norme ISO/DIS 19650-1 parle de manière plus générique d’un modèle d’information qui désigne à la fois « les modèles géométriques, les données structurées et la documentation », c’est-à-dire des rapports, des cahiers des charges, des données ou des informations sur des systèmes ou composants, des données ou des informations géométriques, etc.

Ce qu’il est important de retenir, c’est que la manipulation des modèles se fait au travers de processus collaboratifs adaptés et autour d’un « environnement de données commun », dépendants eux-mêmes du contexte de projet :

  • L’organisation (équipes impliquées, rôles et compétences) : voir 2.2
  • Les technologies (outils utilisés, compétences disponibles) : voir 2.3
  • Les besoins (conception architecturale, calculs structurels, simulations…) : voir 2.4

Les modèles créés pendant un projet évoluent d’une phase de projet à une autre. On dit qu’ils gagnent en « niveau de détail » : voir 2.5

Si l’on considère l’entièreté du cycle de vie d’un bâtiment, le BIM se décompose alors en deux modèles d’information :

  • Le modèle d’information du projet (PIM pour Project Information Model), alimenté par tous les acteurs impliqués dans la réalisation du bâtiment (et ce jusqu’à sa livraison)
  • Le modèle d’information de l’actif (AIM pour Asset Information Model), alimenté par les acteurs impliqués dans l’exploitation du bâtiment.

Les niveaux de maturité du BIM

La perspective du Luxembourg, au même titre que celle de ses pays voisins, est d’atteindre une maturité BIM de niveau 2 (voir schéma ci-dessous). Il s’agit de définir des processus au cours desquels chaque acteur du projet crée sa propre maquette avec les logiciels qu’il maitrise puis la partage via des outils adaptés. Cela doit se faire dans le cadre d’une interopérabilité entre les différents logiciels.

Le BIM de niveau 3, à savoir le principe de la maquette unique, s’avère difficile à implémenter
(organisationnellement comme techniquement) et n’est pas un objectif à court terme.

« Petit BIM » / « Grand BIM » – « BIM Fermé » / « BIM Ouvert »

Le « petit BIM » est l’ensemble des technologies et des processus en place pour travailler grâce à la maquette numérique dans le but d’effectuer des tâches bien spécifiques et de manière isolée. Le petit BIM est donc le contexte de travail adopté au sein de chaque organisme et dans lequel ils développent leur propre expertise. Il s’agit d’organiser le travail à plusieurs sur base de pratiques établies et respectées quotidiennement.

Le « grand BIM » est l’ensemble des technologies et des processus en place pour collaborer grâce à la maquette numérique dans un contexte multidisciplinaire, typiquement tout au long du cycle de vie d’un projet. L’enjeu est ici de pouvoir intégrer les « petits BIM » de chacun des organismes impliqués de manière fonctionnelle et dépendamment des objectifs afin d’assurer la collaboration entre eux. Le grand BIM est donc quelque chose qui varie et à redéfinir pour chaque projet.

Le « BIM Fermé » (ou closed BIM) est assuré par des logiciels d’un même fabricant et qui possèdent donc des fonctionnalités et formats d’échange propriétaires assurant une compatibilité (presque) totale entre eux. Le closed BIM est donc à privilégier pour éviter les problèmes d’interopérabilité.

On parle de « BIM Ouvert » (ou Open BIM) lorsqu’il s’agit d’utiliser des logiciels issus de fabricants différents et par conséquent d’assurer l’échange de données via des formats d’échanges compatibles et des fonctionnalités d’import/export adaptées. Le format universel normalisé pour l’échange open BIM est l’IFC.

Comme le montre le schéma ci-dessous, « Petit – » et « Grand BIM » ainsi que « BIM Fermé » et « BIM Ouvert » sont des concepts qui se combinent et créent quatre contextes de travail différents.

2.2 Les rôles du BIM

Schéma organisationnel type

L’efficience du BIM implique une maitrise des outils ET des méthodes qui lui sont propres. Le « BIM Management » d’un projet au sens large, implique des « nouveaux rôles » qui complètent/intègrent l’organisation, que ce soit du côté de la Maitrise d’Ouvrage ou de la Maitrise d’œuvre et des entreprises.

Du côté de la maîtrise d’ouvrage :

  • Le « Gestionnaire de l’Information » ou Information Manager : il formalise les exigences du Maître d’Ouvrage puis vérifie la conformité des informations livrées vis-à-vis de ces exigences (voir 3.1). Il doit donc comprendre les besoins du maître d’ouvrage et être capable de faire les implémentations techniques nécessaires (ex. paramétrage de la plateforme collaborative, vérification des maquettes, etc…)

Du côté des équipes de conception / construction :

Le « Modeleur BIM » ou BIM Modeler : il est « l’évolution » du projeteur2 et doit à être formé à la maitrise des outils de dessin 3D tels que Revit, Archicad, Allplan, etc. Il a la responsabilité de fournir un modèle exact géométriquement mais aussi la bonne information en fonction des besoins. C’est donc un profil avant tout « technique » : il devra être formé de manière adéquate (logiciels de modélisation BIM et plateformes collaboratives).

  • Le « Coordinateur BIM » ou BIM Coordinator : il est responsable de la supervision des Modeleurs BIM de son organisme, il vérifie la justesse des modèles (de son organisme), et assure leurs échanges avec les autres organismes. Il doit donc allier compétences techniques et managériales au sein de son activité. Cela implique une bonne maitrise des outils de modélisation mais aussi de vérification de modèles et de partage/collaboration.
    • Au niveau de la maitrise d’œuvre, les coordinateurs doivent fournir les livrables coordonnés de l’équipe de conception. A ce titre un « référent » peut être choisi parmi les coordinateurs BIM pour représenter l’équipe de conception auprès du BIM Manager du projet (voir définition ci-dessous) et en être l’interlocuteur principal.
    • Certaines équipes de construction possèderont également des informations numériques à ajouter au projet. A ce titre, ils seront soumis aux mêmes règles que la maitrise d’œuvre et devront rendre compte au BIM Manager de leur travail sur la maquette numérique.
  • Le « Gestionnaire de projet BIM » ou BIM Manager : il rédige le « BIM Execution Plan » du projet qui régit le projet en conformité avec les exigences du MO. Il en vérifie le respect par la réception des livrables auprès des différents coordinateurs BIM. Le rôle de BIM Manager est à distinguer de celui de chef de projet : ce n’est pas un rôle décisionnel mais plutôt d’audit et conseil. Son champ d’intervention est limité à l’intégrité des maquettes BIM, l’analyse et
    l’exploitation de celles-ci étant menée par les personnes en charge du projet (OPC synthèse, chef de projet…). Cependant le BIM Manager doit avoir de l’expérience avec le projet de construction dans son ensemble pour en comprendre le déroulement des différentes phases.
  • D’un point de vue technique, il possède les capacités d’analyser une maquette numérique via
  • des logiciels dédiés. Il pourra aussi être amené à apporter un support en tant
  • qu’accompagnateur, par exemple aux différents coordinateurs BIM pour le bon suivi du BEP
  • (paramétrages, etc.) NB : les tâches du BIM Manager étant variées, il n’est donc pas exclu
  • qu’elles soient dédiées à une « équipe de BIM Management » et non pas à une
  • personne seule.

Remarque : tous les référentiels n’adoptent pas le même vocabulaire en ce qui concerne la description des rôles. Les termes utilisés ici sont donc un parti pris syntaxique qui parait cohérent et suit la majorité des référentiels.

Assignation des rôles


Les rôles relatifs au BIM sont attribués en fonction des compétences et du contexte du projet.
L’organigramme ci-dessus n’est en aucun cas représentatif d’un cadre contractuel particulier (marchés séparés, groupements d’études, « design & build », …). Aussi, selon le contexte, les tâches relatives à ces différents rôles pourront être réparties de manière différente. Par exemple, le rôle de BIM Manager pourra être pris en totalité ou en partie par une des équipes de conception. Il peut tout aussi bien être « externalisé » et assuré par un bureau indépendant. Idem pour l’Information Manager côté Maîtrise d’Ouvrage.

BIM ModelerBIM CoordinatorBIM ManagerInformation Manager
Cadrage des
exigences du
MO (Project
BIM Brief –
PBB)
Analyse des
exigences dans le
PBB pour
rédaction du BEP
Rédaction des
exigences dans le
PBB
Mise en place
du projet
(BIM
Execution
Plan – BEP)
Suivi du BEPApport de certains
inputs nécessaires
à la rédaction du
BEP. Suivi du BEP.
Rédaction du BEPVérification et
validation du BEP
Maîtrise des
outils de
modélisation
Selon les outils de
son bureau
Selon les outils de
son bureau.
Maitrise des
échanges IFC
Bagage technique
varié pour
apporter son
soutien en cas de
besoins
Selon les
outils du MO
Maîtrise des
outils
d’échange
Utilisation des
outils à l’échelle de
son organisme
Utilisation des
outils à l’échelle de
son organisme
Utilisation et
gestion/paramétra
ge des outils
Utilisation et
gestion/paramétra
ge des outils
Maîtrise des
outils de
supervision
Utilisations
éventuelles pour
contrôles de la
maquette
Utilisation et
gestion/paramétra
ge des outils
(règles de checking
interne)
Utilisation et
gestion/paramétra
ge des outils
(règles de checking
projet)
Use and
management / configuration
of tools
(checking rules
specific to the
needs of the MO)

2.3 Les logiciels et formats du BIM

Les logiciels de modélisation et traitement des données

Afin de créer la maquette numérique, il est nécessaire d’utiliser un logiciel de modélisation qui permette non seulement de dessiner en 3D mais surtout d’identifier et caractériser les objets créés avec différentes informations. Plusieurs logiciels de modélisation existent : ils proposent des fonctionnalités équivalentes même si chacun peut sur certains points se démarquer de ses concurrents. Le format IFC est un format d’échange qui se veut universel pour échanger et travailler sur des modèles, quel que soit le modeleur utilisé.

Aux logiciels de modélisation s’ajoutent d’autres outils qui permettent de manipuler les données BIM, que ce soit pour effectuer des vérifications, des calculs, du reporting, etc. L’utilisation du BIM n’exempt pas le recours au dessin 2D, notamment pour la réalisation de détails complexes (ex. détail de raccord d’étanchéité, pièces spéciales à intégrer dans un coffrage, coins compliqués pour un ferraillage, etc…). Attention cependant à la manière de procéder : exporter une
vue 2D et l’éditer dans un logiciel de dessin permettra de créer le détail voulu mais celui-ci ne sera plus associé à la maquette. Toute modification de l’un n’aura alors plus d’impact sur l’autre. Pour conserver ce lien, il faudra créer ce détail dans le logiciel de modélisation lui-même, par superposition au modèle.

IFC (« Industry Foundation Classes ») : le format d’échange « open BIM »

Le format IFC est un format d’échange créé pour assurer l’interopérabilité entre les logiciels qui permet de décrire de manière universelle les « éléments » qui composent un bâtiment tout au long de son cycle de vie (conception, construction, exploitation) et selon différents points de vue (architecture, structure, thermique, estimatif, etc.). Les IFC sont inclus dans un fichier dont le format est prédéfini selon une norme internationale (STEP) ISO 10303-21.
Par « éléments » on entend les espaces et groupes d’espaces qui structurent le bâtiment (pièce, zone, étage, site, etc.) et les objets qui les définissent et les composent (ouvrages architecturaux, équipements techniques, mobilier, etc.). Pour chaque élément, les propriétés IFC donnent ainsi des indications sur la forme (ou représentation), les informations caractéristiques de l’élément et les relations avec les autres éléments.
Depuis 2013, le format IFC est normé ISO 16739:2013 (« Industry Foundation Classes (IFC) for data sharing in the construction and facility management industries » (http://www.iso.org/iso/catalogue_detail.htm?csnumber=51622)

Liens utiles
http://bimstandards.fr/
http://standards.buildingsmart.org/IFC/RELEASE/IFC4/ADD2_TC1/HTML/
https://standards.buildingsmart.org/IFC/RELEASE/IFC2x3/TC1/HTML/

BCF (BIM Collaboration Format) : le format de communication autour des maquettes

BCF est un format pour la communication des messages décrivant les problèmes découverts sur la maquette numérique. Il permet de transférer des commentaires relatifs à un objet dans une maquette entre les différents intervenants d’un projet. Grâce au format BCF, les points de vue, les objets sélectionnés, les instantanés et les commentaires sont directement récupérés dans tout logiciel de modélisation pour une modification directe en fonction du problème communiqué.

Les plateformes collaboratives (le Common Data Environment)

Pour travailler à plusieurs sur les modèles et échanger les documents, il est nécessaire de mettre en place une méthodologie de collaboration adaptée autour d’un « environnement de données commun » (le « common data environment » ou CDE), un référentiel central où sont stockées et liées entre elles les informations relatives aux projets de construction. Le contenu du CDE ne se limite pas aux livrables créés dans un « environnement BIM » : il comprend la documentation, le modèle géométrique et les éléments non géométriques.

Les plateformes collaboratives déjà connues pour l’échange de documents et la gestion de workflows dans le domaine de la construction s’adaptent au partage des modèles et à la visualisation des informations qu’ils contiennent. La centralisation des échanges est primordiale pour que l’information soit bien transmise entre les équipes de projet ET à la maitrise d’ouvrage. Elle permettra également au BIM Manager d’avoir une vue générale sur l’activité de projet et facilitera sa mission.

Un CDE doit être organisé en espaces de travail qui permettront de faire passer les différents fichiers d’un statut à un autre et d’en donner l’accès aux bonnes personnes selon le besoin. La structuration type d’un CDE pour le partage des maquettes est la suivante :Travail en cours : pour les informations en cours de production et les données non vérifiées (un espace par équipe)

Partagé : pour les informations partagées entre plusieurs équipes de conception/construction qui les utiliseront pour la coordination de leur travail (ex. coordination des maquettes et clash detection) et comme point de base pour la suite du travail (ex. partage de la maquette architecture comme base de travail pour la maquette structure). Dans cette zone, le BIM Manager pourra examiner et approuver la conformité des informations avec le BEP du projet.

Cet espace n’est pas visible pour le Maître d’Ouvrage. S’il est nécessaire de diffuser des documents de travail non finalisés au MO, alors il recommandé d’utiliser un deuxième espace partagé (« partagé avec le Maître d’ouvrage »). Sinon, utiliser l’espace « publié » ci-dessous

Publié : Les informations ont été validées par le BIM Manager est sont accessibles pour tous les autres parties prenantes. Elles sont utilisées pour générer les livrables du projet (ex. maquettes, plans et autres documents de soumission)

Archivage : Les données sont archivées lorsqu’elles ne sont plus utilisées mais restent disponibles. Lors du partage des maquettes il est important d’avoir un contrôle de leur taille. Le cas échéant le travail sur des fichiers trop volumineux pourra être source de problèmes. Les maquettes « Architecture », « Techniques » et « Structure » pourront être divisées si besoin :

Selon les éléments à modéliser ou par lots (par ex. en séparant le mobilier dans une maquette à part)

Selon la structure même du projet (par ex. dans le cas d’un projet composé de plusieurs bâtiments : une maquette par bâtiment)

Une autre caractéristique essentielle du CDE est sa capacité à gérer les différentes versions d’un fichier et d’en faire le suivi (possibilité de monitorer leur partage, leur téléchargement, leur mise à jour, etc.).

2.4 Les usages du BIM

Il ne s’agit pas de tout faire avec le BIM, il faut choisir ce pourquoi le BIM va être utilisé pendant le projet et ce dépendamment des spécificités du projet, que ce soit en termes d’objectifs ou de compétences. En d’autres termes il faut définir quels usages du BIM vont être mis en place (voir aussi le document « The uses of BIM » du Penn State CIC : http://bim.psu.edu/Uses/the_uses_of_BIM ou encore le chapitre 3.4 du « Guide méthodologique de rédaction d’une convention BIM » de Mediaconstruct : http://www.mediaconstruct.fr/travaux/guide-de-convention-bim).

Le choix de ces usages est fait lors du début d’un projet et de ces usages découlent les processus de travail mis en place (voir le chapitre 2). Il doit donc être clairement défini et faire l’objet d’un consensus entre toutes les parties prenantes du projet. Les compétences et outils disponibles doivent permettre de mettre en place les usages choisis.

Nous pouvons lister 21 usages types :

  1. 01. Programmation
    Usage du BIM permettant de mettre en lien le programme d’une opération avec les futures maquettes numériques. Cela permet d’intégrer les exigences de la maitrise d’ouvrage, d’en faciliter la prise en compte par la MOE et de réaliser des contrôles de conformité.
  2. 02. Analyse et modélisation de l’existant (site + bâti)
    Usage consistant à effectuer un relevé numérique précis des différents ouvrages existants et du site pour en créer un modèle fidèle qui servira de point de départ au nouveau projet.
  3. 03. Conception architecturale
    Usage consistant à créer une maquette « architecture » pour la définition des espaces conçus. Cette maquette évoluera tout au long du projet et qui servira de base au travail des ingénieurs lors des études techniques et de structure.
  4. 04. Conception des systèmes constructifs
    Usage consistant à créer une maquette « structure » pour la définition des systèmes constructifs. Cette maquette évoluera tout au long du projet sur base des choix effectués et de l’évolution de la maquette architecture.
  5. 05. Conception des systèmes techniques
    Usage consistant à créer une maquette « techniques spéciales » pour la définition des systèmes techniques. Cette maquette évoluera tout au long du projet sur base des choix effectués et de l’évolution de la maquette architecture.
  6. 06. Revue de projet, coordination 3D (« clash detection »)
    Usage consistant à superposer les maquettes pour avoir une vue du projet dans son ensemble et le faire évoluer au regard des problèmes de coordination qui ressortent alors. La détection des collisions (« clashs ») entre les maquettes fait partie de cet usage.
  7. 07. Production des livrables (géométraux, vues, quantitatifs…)
    Utilisation de la maquette numériques comme base de production des livrables traditionnels d’un projet : plans de toutes sortes, coupes, élévations, perspectives, quantitatifs, etc… Les bordereaux de soumissions pourront aussi être extraits depuis les maquettes numériques.
  8. 08. Estimation des coûts
    Usage consistant à estimer les coûts du projet en liant les quantités extraites de la maquette numérique à une base financière afin de simuler le cout du projet (nécessite une modélisation adaptée à l’extraction des quantités nécessaires)
  9. 09. Evaluations / simulations des performances en termes de confort(thermique, luminosité, acoustique…)
    Usage consistant à simuler à partir de la maquette les futures performances du bâtiment comme les transferts de chaleur, la luminosité ou encore l’acoustique. L’objectif est de vérifier le respect des exigences et de pouvoir modifier la conception en cas de besoin.
  10. 10. Evaluations /simulations des performances en termes de stabilité
    Usage consistant à simuler à partir de la maquette les futures performances du bâtiment comme les transferts de charges et la stabilité des éléments porteurs. L’objectif est de vérifier le respect des exigences et de pouvoir modifier la conception en cas de besoin.
  11. 11. Evaluations / simulations de l’impact environnemental du bâtiment
    Usage consistant à évaluer à partir de la maquette l’impact environnemental du bâtiment au regard des matériaux utilisés, des consommations énergétiques simulées ou encore des opportunités de recyclage lors de la démolition. Il permet aussi par exemple de répertorier les produits potentiellement nocifs.
  12. 12. Vérification des normes, Contrôle de conformité à des exigences ou à des contraintes
    Usage consistant à vérifier sur la maquette la conformité du projet quant aux normes préétablies et règlementaires (ex. accessibilité aux handicapés). Cette vérification se fera l’établissement de règles de contrôle (checking) automatisées
  13. 13. Simulation du déroulement de la construction et/ou de la démolition : planification 4D
    Usage consistant à simuler virtuellement le déroulement du projet par association de la maquette à un planning de type Gantt. Ce planning pourra être préétabli de manière sommaire en phase de conception puis gagner en précision en phase de construction. Couplé à l’usage « estimation des couts » il permettra de gérer l’avancement financier du chantier.
  14. 14. Simulation de la mise en œuvre du chantier de construction et/ou de démolition
    Usage consistant à simuler virtuellement l’implantation du chantier (ouvrages provisoires, stockage des déchets…) et la logistique nécessaire (approvisionnement, commandes, stocks…) afin d’optimiser à la fois les espaces disponibles, les ressources consommées et les temps de mise en œuvre.
  15. 15. Préfabrication
    Usage consistant à modéliser précisément certains éléments en en définissant les gabarits et les découpes inhérentes à la préfabrication puis à la mise en place sur chantier. L’usage « préfabrication » s’apparente aux usages 13 et 14 de simulation de la construction mais implique un niveau de détail des éléments à préfabriquer plus élevé.
  16. 16. Consolidation des maquettes numériques et des documents, maquette numérique définitive
    Usage consistant à mettre à jour la maquette finale (géométrie + information) et le corpus documentaire associé afin de les livrer au Maitre d’Ouvrage comme dossier « As-Built ».
  17. 17. Plan prévisionnel de maintenance (définition des gammes de maintenance)
    Usage consistant à mettre en place un plan de maintenance des différents éléments du bâtiment tout au long de son cycle de vie en exploitant l’information contenue dans la maquette d’exploitation.
  18. 18. Analyse des performances effectives de l’ouvrage
    Usage consistant à compléter la maquette d’exploitation par des valeurs réelles mesurées dans le bâtiment (consommations, températures, luminosité, débits d’air, etc.). Ces valeurs pourront être comparées à celles estimées en phase conception sur base de simulations (cf. usages 9 à 11).
  19. 19. Gestion des ouvrages et des équipements (GMAO)
    Usage consistant à lier une maquette exploitation à un système de GMAO afin d’exploiter l’information qu’elle contient pour planifier et gérer les interventions de maintenance, que ce soit de manière préventive ou corrective. Un lien bilatéral permettra de mettre à jour la maquette à partir des informations recueillies à l’issue des interventions.
  20. 20. Gestion des espaces et de leur affectation (occupation, déménagements, etc.)
    Usage consistant à lier une maquette exploitation à un système de gestion des espaces afin d’exploite l’information qu’elle contient pour planifier et gérer l’occupation du bâtiment, les déménagements, le mobilier, etc…. Un lien bilatéral permettra de mettre à jour la maquette à partir des informations recueillies à l’issue des changements.
  21. 21. Médiatisation du projet (images, vidéos, visites virtuelles, etc.)
    Usage consistant à utiliser la maquette pour présenter le projet au travers d’images et vidéos afin d’en expliquer les concepts architecturaux et techniques. Moyennant des dispositifs techniques avancés, il pourra être envisagé de mettre en place des visites virtuelles.

2.5 Les « niveaux » d’une maquette numérique BIM

Le concept à la base de « LOD » pour Level of Development a beaucoup évolué au fil du temps et de ses interprétations, notamment de par la mise en place des différents guides nationaux dont fait partie le présent « Guide d’application BIM Luxembourgeois ». Aujourd’hui, les « Level of … » sont ainsi variés et font l’objet de plusieurs définitions différentes – aussi bien qu’on vient à parler d’un concept général de « LoX » (pour plus d’informations à ce sujet, voir l’article « The many faces of ‘LOD’ » de Marzia Bolpagni).

Selon la norme ISO/DIS 19650-1, il convient de définir un « niveau du besoin d’information », c’est à dire la qualité de chaque information à livrer en termes de granularité afin de servir le but pour lequel l’information est exigée, et pas davantage. Il existe alors un certain nombre de grandeurs de mesure, qui peuvent être complémentaires mais indépendantes, mais qui permettent de définir la granularité et le niveau du besoin d’information qu’il convient de définir.

Le niveau proposé dans le présent guide comme le niveau national Luxembourgeois suit cette approche : appelé « niveau GID », il est l’addition de trois niveaux de granularité relatifs à la Géométrie (100/200/300/400/500), à l’Information (10/20/30/40/50) et à la Documentation (1/2/3/4/5).

L’ajout du niveau de documentation en plus des traditionnels « Géométrie & Information » 4 est une spécificité qui tient compte à la fois des compétences actuelles du secteur et des limites des logiciels disponibles : la possibilité de production du BIM n’étant pas la même pour tout le monde, il faut pouvoir trouver une alternative à la modélisation qui permette de livrer des maquettes « moins détaillées » mais complétées par des documents annexes (détail 2D, photo, référence catalogue, fiche technique, etc.) en fonction des besoins.

Ainsi le concept du GID prend en compte toutes les données nécessaires et partagées au cours d’un projet : « les modèles géométriques, les données structurées et la documentation » (voir 2.1)

De plus, la division en trois parties distinctes a pour intérêt d’offrir une grande flexibilité pour l’ajuster selon les projets. Ainsi, par exemple, s’il est convenu que le niveau GID commun en phase APD est 222, vous pouvez faire varier ponctuellement le niveau de géométrie G de 200 à 300, ce qui donnerait un GID total de 322.

Le tableau ci-après détaille à quoi correspondent ces niveaux et leurs valeurs. Les fiches GID (en annexe à ce document) vous permettront de comprendre à quoi correspondent exactement ces niveaux pour chaque objet à modéliser. Les phases de projet associées à chaque niveau sont des phases de référence : cette association n’est en aucun cas restrictive et pourra varier selon les besoins.

Remarque : le niveau 0 peut être utilisé pour signifier que rien n’est attendu pour un ou deux des
trois paramètres (ex. 300 = un dessin 3D détaillé sans information ajoutée ni documentation, 055 =
un cobie)

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Lucille Dor
1 année il y a

Merci pour ce guide d’application utile. Je suis actuellement en formation BIM et je m’intéresse beaucoup à ce sujet. Merci de préciser les niveaux à l’aide d’un tableau.

Charlie Boon Bellinaso
Administrateur
Charlie Boon Bellinaso
1 année il y a
Répondre à  Lucille Dor

Bonjour, quels niveaux souhaiteriez-vous voir sous forme de tableau ?

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